Vaccins Universels : L’Impossible Graal de la Science ? Trump et RFK Jr. parient sur une approche controversée
Depuis des décennies, la science est lancée dans une quête ardue : celle d’un vaccin universel contre la grippe. L’idée séduit : une seule injection pour se prémunir contre les souches passées, présentes et futures d’un virus qui mute sans cesse. Finis les rappels annuels, place à une immunité à toute épreuve. Mais voilà, l’affaire se corse quand l’administration Trump, conseillée par Robert F. Kennedy Jr., semble prête à miser 500 millions de dollars sur une approche pour le moins discutable : celle des virus entiers inactivés.
Pour bien comprendre, il faut décortiquer cette stratégie. L’approche dite « BPL-inactivated », repose sur l’utilisation de virus entiers tués par le beta-propiolactone (BPL). L’idée est de présenter au système immunitaire l’intégralité du virus, dans l’espoir de déclencher une réponse large et durable, capable de reconnaître et de neutraliser toutes les variantes possibles. Le Département de la Santé et des Services sociaux (HHS) et les Instituts Nationaux de la Santé (NIH), via l’initiative « Generation Gold Standard », semblent vouloir explorer cette voie pour la grippe et les coronavirus, ces familles de virus capables de provoquer des pandémies dévastatrices comme le SARS, le MERS ou le COVID-19.
Cette orientation marque un virage par rapport au « Project NextGen » de l’ère Biden, doté de 5 milliards de dollars et axé sur le développement de nouveaux vaccins COVID. Si l’intention d’améliorer les vaccins existants est louable, l’approche choisie suscite des interrogations. William Schaffner, spécialiste des maladies infectieuses à l’Université Vanderbilt, souligne que « le diable se cache dans les détails ».
Qu’est-ce qu’un vaccin universel, au juste ?
Les virus de la grippe et du COVID-19 ont la fâcheuse tendance à muter, ce qui nous oblige à actualiser nos vaccins chaque année. Un vaccin universel, lui, ciblerait les parties du virus qui restent inchangées d’une souche à l’autre. Ces structures internes, plus stables que les protéines externes qui évoluent constamment, pourraient être la clé d’une immunité durable. Le système immunitaire, stimulé à reconnaître ces éléments constants, serait alors capable de neutraliser le virus quelle que soit sa forme.
Où en est la recherche ?
L’idée d’un vaccin universel trotte dans la tête des scientifiques depuis un certain temps. Des candidats vaccins sont à l’essai pour la grippe, mais aucun n’a encore fait ses preuves. L’investissement massif de l’administration Trump pourrait accélérer les progrès, mais le choix d’une plateforme « virus entier » pose problème.
Comment fonctionne l’approche « virus entier » ?
C’est l’une des méthodes les plus anciennes de vaccination. On prend le virus, on le tue, et on l’injecte. L’espoir est que le système immunitaire réagisse non seulement aux fragments externes du virus, mais aussi aux structures internes, plus stables et conservées d’une mutation à l’autre. Cette approche a connu un certain succès par le passé, mais son efficacité reste incertaine.
Les défis sont multiples
Outre la création du vaccin, il faut s’assurer de sa sécurité et de son efficacité. Les essais cliniques sont indispensables, mais leur conception pose des problèmes éthiques. Est-il moral de donner un placebo à des participants alors qu’un vaccin efficace existe déjà ? Les comités d’éthique s’y opposent généralement, ce qui oblige les chercheurs à trouver d’autres méthodes pour évaluer l’efficacité des nouveaux vaccins, comme les études comparatives.
Un vaccin universel contre les coronavirus, en revanche, pourrait protéger contre le COVID-19, le MERS, le SARS, et même contre les infections respiratoires mineures causées par d’autres coronavirus. Ce serait un atout majeur pour la santé publique et l’économie. Mais la route est encore longue, et le pari de l’administration Trump, sous l’influence de RFK Jr., apparaît risqué. L’histoire nous dira si cette approche controversée portera ses fruits, ou si elle restera un énième mirage dans la quête du vaccin universel.
Cet article a été fait a partir de ces articles:
https://www.scientificamerican.com/article/rfk-jr-funds-universal-vaccines-for-flu-and-covid-heres-what-that-means/, https://www.scientificamerican.com/article/the-scary-implications-of-u-s-government-attacks-on-medical-journals/, https://www.scientificamerican.com/article/if-a-chatbot-tells-you-it-is-conscious-should-you-believe-it/, https://www.scientificamerican.com/article/trump-quietly-halts-money-to-states-for-preventing-disaster-damage/, https://www.scientificamerican.com/article/why-evolving-dark-energy-worries-some-physicists/
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