Balcon Solaire : Une Révolution Énergétique Lente à Démarrer aux États-Unis
Aux États-Unis, un vent de changement souffle timidement sur le marché de l’énergie solaire. Raymond Ward, un représentant républicain de l’Utah, ne comprend pas pourquoi les panneaux solaires de balcon ne sont pas aussi répandus qu’en Allemagne. Cette technologie simple, consistant à accrocher un ou deux panneaux sur un garde-corps et à les brancher sur une prise, peut fournir jusqu’à 800 watts, suffisant pour alimenter un ordinateur portable ou un petit réfrigérateur. En Allemagne, locataires, militants climatiques et passionnés de technologie les considèrent comme une solution économique et facile pour produire de l’électricité. Ils ont même installé des millions de dispositifs sans les déclarer aux autorités.
L’Utah a pris une initiative en adoptant une loi, la HB 340, qui exempte les dispositifs solaires portables des réglementations exigeant des accords d’interconnexion avec les services publics locaux. Ces accords, ainsi que d’autres coûts indirects tels que les permis, peuvent presque doubler le prix de l’installation solaire. Cette loi représente une première étape significative pour éliminer les obstacles au solaire de balcon, mais des obstacles majeurs persistent.
Les défis réglementaires et de sécurité
Le principal problème réside dans le fait que les réglementations et les normes régissant les dispositifs électriques n’ont pas suivi le développement de la technologie. Les systèmes de balcon solaire ne disposent pas des approbations essentielles pour leur adoption, notamment la conformité au National Electrical Code et une norme de sécurité produit d’Underwriters Laboratories (UL). Concrètement, même avec la nouvelle loi de l’Utah, personne ne peut installer légalement ces systèmes tant qu’ils ne sont pas certifiés.
Pour comprendre l’importance de ces certifications, il faut se pencher sur les risques potentiels. Le premier est le « masquage de disjoncteur ». Un disjoncteur est un dispositif de sécurité qui coupe l’alimentation d’un circuit électrique en cas de surcharge, évitant ainsi la surchauffe ou un incendie. Lorsqu’un dispositif solaire de balcon injecte de l’énergie dans un circuit déjà sollicité par d’autres appareils, le disjoncteur peut ne pas détecter cette énergie supplémentaire et ne pas se déclencher en cas de surcharge. C’est pourquoi l’Allemagne a limité la puissance des dispositifs solaires de balcon à 800 watts.
Un autre problème est l’absence d’un dispositif de sécurité compatible appelé disjoncteur de fuite à la terre (GFCI). Ces dispositifs sont conçus pour minimiser le risque de choc électrique en coupant l’alimentation en cas de fuite de courant, par exemple si un sèche-cheveux tombe dans un évier. Il n’existe pas de prises GFCI certifiées aux États-Unis conçues pour être utilisées avec des dispositifs qui consomment de l’énergie et qui en génèrent.
Enfin, l’absence de norme Underwriters Laboratories (UL) constitue un obstacle majeur. UL certifie la sécurité de milliers de produits électriques domestiques. La présence du symbole UL assure aux consommateurs que le produit respecte les directives nationales et peut être utilisé sans risque d’incendie ou de choc électrique. Sans cette certification, les consommateurs pourraient hésiter à utiliser des dispositifs solaires de balcon.
Le modèle allemand : une inspiration pour les États-Unis
L’Allemagne a surmonté ces défis en adaptant ses réglementations. En 2017, Verband der Elektrotechnik (VDE), un organisme allemand de certification, a publié une directive autorisant les systèmes solaires de balcon. Cette norme a permis aux fabricants de les vendre à grande échelle, créant ainsi une industrie florissante. Des « individus acharnés » ont joué un rôle essentiel dans cette réussite, en plaidant pour la technologie et en collaborant avec VDE pour normaliser les systèmes.
L’avenir du solaire de balcon aux États-Unis
Aux États-Unis, une équipe d’entrepreneurs et de chercheurs, soutenue par un financement fédéral, travaille à la création de normes de sécurité pour le solaire de balcon. Achim Ginsberg-Klemmt, vice-président de l’ingénierie de la startup GismoPower, a reçu une subvention du ministère de l’Énergie pour collaborer avec UL à l’élaboration d’une norme. Cependant, le processus est complexe et nécessite de modifier le National Electrical Code, un ensemble de directives pour le câblage électrique des bâtiments qui ne permet pas l’installation de systèmes énergétiques enfichables comme le solaire de balcon.
Malgré les obstacles, l’intérêt pour les solutions énergétiques enfichables ne faiblit pas. Raymond Ward et d’autres croient que les États-Unis finiront par adopter cette technologie, comme l’ont fait les Allemands de tous les horizons politiques. Pour Ward, il s’agit simplement de donner aux gens les moyens de résoudre eux-mêmes leurs problèmes.
Cet article a été fait a partir de ces articles:
https://www.wired.com/story/why-balcony-solar-hasnt-taken-off-in-the-us/, https://www.wired.com/story/manufacturers-hope-ai-will-save-supply-chains-from-climate-crisis/, https://www.wired.com/story/what-caused-the-european-power-outage-spain-blackout/, https://www.wired.com/story/uncanny-valley-podcast-vaccination-rates-declining-measles-rfk/, https://www.wired.com/story/2025-year-of-the-humanoid-robot-factory-worker/
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