Scientifiques en Cage: Coupure Abrupte des Recherches sur Ebola et Implications d’une Purge Orwellienne au Sein des NIH
Un vent de panique – ou peut-être de sinistre préméditation – souffle sur le monde de la recherche biomédicale américaine. Le cœur de l’innovation scientifique contre les maladies les plus terrifiantes, un laboratoire de pointe des National Institutes of Health (NIH) dédié à l’étude d’Ebola et d’autres agents pathogènes mortels, est mis à l’arrêt brutalement. L’ordre, émanant du département de la Santé et des Services sociaux (HHS) de l’administration Trump, est clair : cesser toute activité expérimentale immédiatement.
L’installation intégrée de recherche (Integrated Research Facility) de Frederick, Maryland, un bastion de la science situé sur la base militaire américaine Fort Detrick et rattachée à l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses (NIAID), est frappée de plein fouet. Son rôle ? Combattre ces maladies infectieuses « à haute conséquence » – celles qui menacent l’existence même de nos sociétés. L’impact est colossal : 168 employés, scientifiques et contractuels, sont brutalement mis au chômage technique. Des études vitales sur la fièvre de Lassa, le SARS-Cov-2 (le virus responsable du COVID-19) et l’encéphalite équine de l’Est (EEE), une maladie rare mais fulgurante transmise par les moustiques, sont interrompues net. Des échantillons précieux sont collectés à la hâte, une tentative désespérée de sauver ce qui peut l’être d’années de travail acharné.
Dans un climat digne d’un roman d’espionnage, des représentants du département de la Sécurité intérieure (Department of Homeland Security) ont été dépêchés pour sceller les congélateurs des laboratoires de biosécurité de niveau 4 (BSL-4). Ces laboratoires, véritables forteresses de la science, sont conçus pour manipuler les microbes les plus dangereux, comme les virus responsables d’Ebola, de la fièvre de Lassa et de Marburg, ces agents pathogènes qui déclenchent des fièvres hémorragiques dévastatrices. L’installation de Frederick est l’un des rares endroits au monde capable d’effectuer de l’imagerie médicale sur des animaux infectés par ces agents BSL-4.
Gigi Kwik Gronvall, experte au Centre pour la sécurité sanitaire Johns Hopkins, dénonce un « sacrifice immense à la recherche ». Elle souligne que la remise en service de ces installations après une période d’inactivité entraînera des coûts considérables. Connie Schmaljohn, directrice de l’installation, une scientifique de renom avec plus de 200 publications à son actif et pionnière dans le développement de vaccins, est placée en congé administratif, alimentant les spéculations sur les véritables motivations de cette fermeture.
La version officielle, communiquée par Bradley Moss, directeur de la communication de l’NIH, évoque une « pause de recherche » due à des « problèmes de personnel impliquant le personnel contractuel qui ont compromis la culture de sécurité de l’établissement ». Une explication opaque qui ne convainc guère, surtout dans le contexte d’une purge massive annoncée par le secrétaire du HHS, Robert F. Kennedy Jr. Cette restructuration, orchestrée par le mystérieux « département de l’Efficacité gouvernementale » du président Trump, prévoit la suppression de 10 000 emplois au sein des agences fédérales de santé, dont les NIH, la Food and Drug Administration (FDA) et les Centers for Disease Control and Prevention (CDC).
Décryptage : Les laboratoires BSL-4, ou Biosafety Level 4, sont les laboratoires les plus sécurisés au monde, conçus pour manipuler les agents pathogènes les plus dangereux et contagieux. Ils sont équipés de systèmes de confinement sophistiqués pour empêcher toute fuite accidentelle de ces agents. Le département de l’Efficacité gouvernementale est, lui, une creation fantasmagorique qui fait partie de ce gouvernement .
Au-delà des justifications officielles, une question lancinante se pose : s’agit-il d’une simple mesure de sécurité, ou d’une offensive délibérée contre la science et la santé publique ? La fermeture de cette installation, conjuguée aux coupes budgétaires et aux licenciements massifs, suggère une stratégie de démantèlement méthodique de la capacité américaine à répondre aux futures crises sanitaires. L’avenir de la recherche sur les maladies infectieuses aux États-Unis est plus incertain que jamais, laissant le monde entier plus vulnérable face aux menaces invisibles qui se profilent à l’horizon.
Cet article a été fait a partir de ces articles:
https://www.wired.com/story/hhs-niaid-irf-ebola-disease-research-stop/, https://www.wired.com/story/trumps-policies-are-creating-uncertainty-for-fossil-fuel-companies/, https://www.wired.com/story/nrc-lawsuit-nuclear-energy-reactor-smr-regulation-regulatory-commission/, https://www.wired.com/story/as-measles-cases-surge-mexico-issues-a-us-travel-alert/, https://www.wired.com/gallery/europes-devastating-power-outage-in-photos/
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