Le microcosme politique français retient son souffle. Le Premier ministre François Bayrou est sur le point d’affronter la commission d’enquête parlementaire dans l’affaire Bétharram, une saga de violences physiques et sexuelles au sein d’une institution religieuse de sa région natale. L’audition, prévue ce mercredi 14 mai 2025, s’annonce comme un moment de vérité potentiellement explosif, capable de fragiliser l’ensemble de l’édifice gouvernemental. L’enjeu est de taille et la tension palpable.

Bayrou, dont la cote de popularité est déjà au plus bas selon certains sondages, a entamé une préparation intensive, à l’image de celle qu’il avait déployée lors du procès des assistants parlementaires du MoDem, son parti. Selon des sources proches, une véritable cellule de crise s’est constituée autour du Premier ministre, épluchant les dossiers, anticipant les questions pièges et peaufinant une stratégie de communication. Des notes et des fiches d’information affluent, élaborées en concertation avec les différents cabinets ministériels, signe de l’importance cruciale de cette échéance.

L’affaire Bétharram, pour ceux qui ne seraient pas familiers avec les arcanes de ce scandale, concerne des accusations de violences physiques et sexuelles qui auraient eu lieu dans les années 1990 au sein de l’établissement Notre-Dame-de-Bétharram, situé dans la région d’origine de François Bayrou. Le nœud du problème réside dans le fait que, durant cette période, Bayrou cumulait les fonctions de ministre de l’Éducation nationale, de député et de président du conseil général, tout en étant le père d’enfants scolarisés dans l’établissement.

Des députés l’accusent de parjure. En février dernier, lors d’une question au gouvernement, il aurait nié avoir eu connaissance de ces violences. Or, depuis, des témoignages accablants, dont celui de sa propre fille, sont venus contredire ses affirmations. Cette contradiction flagrante est au cœur de la controverse et constitue le principal angle d’attaque de ses adversaires politiques. Le mot « Parjure » , dans le contexte juridique, signifie violer un serment ou un engagement solennel. C’est une accusation grave, lourde de consequences legales et politiques.

Bayrou affirme vouloir « faire entendre la voix de la vérité » et répondre « à toutes les questions des députés avec la volonté de clarifier les choses ». Ses proches parlent de « laver son honneur » et de « montrer sa bonne foi aux Français ». Mais la tâche s’annonce ardue. Ses propres troupes sont divisées, entre ceux qui dénoncent une « cabale politique », orchestrée notamment par La France Insoumise (LFI), et ceux qui redoutent une erreur, une « connerie » de trop. Le spectre de la censure plane, alimenté par la crainte que le Premier ministre ne s’embrouille dans ses souvenirs et ses déclarations passées.

Plusieurs camps guettent le faux pas. LFI, toujours prompte à saisir la moindre occasion de renverser le gouvernement, espère convaincre les indécis, notamment à gauche. Une ministre évoque également un possible coup fourré venant de la droite, avec un Laurent Wauquiez, fraîchement élu à la tête des Républicains (LR), cherchant à déstabiliser l’exécutif. Le Rassemblement National (RN), lui, adopte une posture ambiguë, laissant planer le doute sur ses intentions. La situation est donc explosive, avec de nombreux acteurs politiques prêts à instrumentaliser l’affaire Bétharram à des fins stratégiques.

Dans ce contexte déjà tendu, le retour d’Emmanuel Macron sur la scène nationale, avec une grande émission sur TF1, ajoute une couche de complexité. Certains y voient une tentative de reprendre la main, de retisser le lien avec les Français après une période difficile. D’autres, au sein même du gouvernement, y voient un retour en grâce malvenu, risquant de marginaliser davantage un Premier ministre déjà fragilisé. La cohabitation, qui semblait s’installer discrètement, pourrait bien voler en éclats. Le monde politique oscille dans une ambiance à la fois électrique et pessimiste, car une chose est certaine : l’issue de l’audition de François Bayrou aura des répercussions profondes sur l’avenir du gouvernement et sur le paysage politique français.

Cet article a été fait a partir de ces articles:

https://www.radiofrance.fr/franceinfo/podcasts/le-brief-politique/affaire-betharram-preparation-intense-de-francois-bayrou-avant-son-audition-inquietude-de-ses-troupes-2223699, https://www.radiofrance.fr/franceinfo/podcasts/le-brief-politique/emmanuel-macron-de-retour-face-aux-francais-6595105, https://www.radiofrance.fr/application-mobile-radio-france, https://news.google.com/rss/articles/CBMiywFBVV95cUxON0JSZVREUUpyTDE5bmY5RDE3aVdUSlV0QmxXY2dsY0xPZllOZDlINllQS1RibDBnTU9EOThFQjd2c0Y3c2RSUkdnekZwaEh6WjF4djA1VU5SSi1WTjJLMmJvUWlEMHBOc3JreHJkUE9Qa01vQm5pRnpzTnYwYnE1LTNyajZlTkExMFZVR05lS1JHWUhJT0lXNElZYWdmVDVsN0tQNmVoMlQ5MFVUcU1VQ2FWVUdDb1FSdnBVNXgtXzNITXBfbW9pVC1sNA?oc=5, https://news.google.com/rss/articles/CBMiiAJBVV95cUxNVHEyYjlhZzBqY2dRNkY1VXdwbjUyVUpDS0FManlmODlRYW1VV0pmT09BdXptenRiWGpDTWh1cFRpVWpNc3FhTXZqdTFYTkQyUXlJbGZOSHR4emdhNVdoWHVqaE9CWkMwWThuV1g1bXlzY213WWYtV1lnRWZoaTU0eEFlYW42U1FwTUVGMmlocW5wajVGb09Qd2dmY3F0aTFXaTJIT3JyOVctb29qMFpZMXR0eGQwNlNUTVhIODdyQ3ZBRklSUmFzVk5zUEVET2JiZzh6cjhCa2ppNncxelIxTHJRdjVlX0wyeHdJMm5mekVEQTRtM1R1MWJvUnhDdUxZUFE4MkhCVU4?oc=5