Nous vivons à l’ère de la « gouvernance algorithmique ». Ce terme, en apparence technique, cache une réalité bien plus insidieuse : la prise de décision, autrefois apanage de l’humain, est de plus en plus déléguée à des systèmes automatisés, régis par des lignes de code. Mais que se passe-t-il lorsque ces algorithmes, supposés objectifs, perpétuent des biais, renforcent les inégalités, ou même nous manipulent à notre insu ?

L’algorithme, au fond, n’est rien d’autre qu’une suite d’instructions. Un programme informatique qui exécute des tâches spécifiques en suivant une logique préétablie. On nous le vend comme un outil neutre, un pur produit de la rationalité. Pourtant, derrière chaque algorithme se cachent des choix, des priorités, des valeurs – celles de ses créateurs. Et ces choix, aussi inconscients soient-ils, peuvent avoir des conséquences désastreuses.

Prenons l’exemple des algorithmes utilisés dans le recrutement. Promis comme étant plus objectifs que les recruteurs humains, ils analysent les CV à la recherche de « profils types ». Mais si l’algorithme a été entraîné sur des données biaisées (par exemple, des CV majoritairement masculins pour des postes de direction), il risque de discriminer inconsciemment les candidates féminines, perpétuant ainsi les inégalités de genre. De même, les algorithmes de notation utilisés par les banques pour accorder des prêts peuvent reproduire des schémas de discrimination raciale, en se basant sur des critères indirects (comme le code postal) qui reflètent des réalités socio-économiques préexistantes.

Mais le problème ne se limite pas à la simple reproduction de biais existants. Les algorithmes peuvent aussi être utilisés de manière active pour manipuler nos comportements. Les plateformes de réseaux sociaux, par exemple, utilisent des algorithmes sophistiqués pour personnaliser notre « fil d’actualité », nous présentant des informations sélectionnées en fonction de nos préférences et de nos interactions passées. Ce faisant, elles créent des « bulles de filtre » qui nous isolent des opinions divergentes et renforcent nos convictions existantes, nous rendant plus vulnérables à la désinformation et à la manipulation.

Face à cette « tyrannie algorithmique », la question se pose : comment pouvons-nous reprendre le contrôle ? La réponse réside peut-être dans la « désobéissance algorithmique ». Ce concept, encore émergent, consiste à remettre en question les décisions des algorithmes, à les contester, voire à les saboter. Cela peut passer par différentes formes d’action :

• La transparence et l’auditabilité: Exiger que les algorithmes soient transparents, que leur fonctionnement soit compréhensible et qu’ils soient soumis à des audits indépendants pour détecter les biais et les failles.
• La résistance individuelle: Apprendre à déjouer les algorithmes de recommandation, à diversifier nos sources d’information, à remettre en question les contenus qui nous sont présentés.
• L’action collective: Se mobiliser pour exiger des réglementations plus strictes sur l’utilisation des algorithmes, pour défendre les droits des personnes affectées par leurs décisions, pour promouvoir une éthique algorithmique plus humaine.

La désobéissance algorithmique n’est pas une solution miracle, mais elle représente une voie possible pour reprendre le pouvoir sur nos vies, pour refuser d’être réduits à des données, pour affirmer notre humanité face à la froide logique des machines. C’est un combat pour la liberté, pour la justice, pour un avenir où la technologie est au service de l’humain, et non l’inverse.

Cet article a été fait a partir de ces articles:

https://news.google.com/rss/articles/CBMipgFBVV95cUxObXcyRVpjSDJDdzdxUThHZnR4NVhmZ3pLNjJpVFpvZlJ3eHktZjZxSGNHZFFIZDJNd2o4TDJJRmdvMDlSU0hmNHN0cEJFQld3ajZDVVhLaVZkRmFIaHRDYmw3QzNCZ0Z0ZlBCQWRKaTVfbXBBYkREbFdWR1JvLUNaSDVGdlo2VktSdEcwTHBXcHlKLVJaZTNyZFNuX25NdjI1ZTRqQnZB?oc=5, https://news.google.com/rss/articles/CBMirwFBVV95cUxPZzZyN1VpOVRObExwZWJacFJlOHJiVlhuLWdnUFdDNGkyZlJ4bk1Ma3plYlJYd1Q2dWQtMnk0YmtEZWhqc3JWU0FQNjJEUFBhQ2hKNXFsMGI4a1loN0dmbDdWNGFVeEs1cDBUQWhFNFFTY295R2V2NmQ4WHhFWXVrUjFXcUFFR3FYVkpsQnUwVTBYWDEyNEF0OXE4MDlaMWp2V09jazNpejZvVWxxcFhn?oc=5, https://news.google.com/rss/articles/CBMimwFBVV95cUxOczBBT3NpMEl5Zk5laFFUMUpXak5PdlNnSHNUblRXNXZqUHVmQ0F4UkI0WTV2dUdtYkhJOHFCOE8yYllXc253X0VHbEgzRWJNOTJ5QlJmZ2NKVDRoc1UtLVctWUxyTFctbXQ1S0Z5NzZuckg4OXhROTlOSEkwbWV4TGhrQ2pUNE1hUUlaNGJTR0VfbXpNMmFENEFOTQ?oc=5, https://news.google.com/rss/articles/CBMiVkFVX3lxTE1sdVExVmJPVVlramM0OVpVclF6bEFxd0FOZUV1NHIycGJRQTVGZWxjSDNYM2Zod1VNYkxqMTRrTTRvMXJyZ3ZkTnJORnd2c2hKMlRyVkpR?oc=5, https://news.google.com/rss/articles/CBMi6gFBVV95cUxQdTdLRkFSMXBfVnBrOEd2b3ZNQ3pMX2ROWDdDMi1YXzdROXNmQ3VCNTEwWU9aQkJuNGNMYnExNXhWTlJyUjZWdV9OejBBLXZ0RmZ3aTJEa01uejlTS0tLdTR6VFU2eGZnWWFLZGtHZkltUHR2Y1gwd2E1dVpWT2syYk1hRy1ob0lVamQ3dHRERG52aHF5NEpGWjVpbWhiT0NnQUthXzBvemZqNlB3ZGR2cldJR3NiZ3BoR091X2NDUjRFUEVPUlViQnFFbW5RN2tINDlpeGh4c19rNFczRVJnTlBOUGNObjZFeXc?oc=5