Nous vivons dans un monde étrange. D’un côté, le progrès technologique promet une abondance matérielle sans précédent. De l’autre, une précarité croissante ronge les fondations de nos sociétés. Ce paradoxe n’est pas le fruit du hasard, mais le résultat d’un système qui, sous couvert d’efficacité et de libre marché, cultive artificiellement la rareté pour maintenir son emprise.

La notion de rareté est au cœur de la science économique classique. Elle postule que les ressources sont limitées et que les besoins humains sont illimités. Cette tension fondamentale justifie, selon cette perspective, la compétition, l’accumulation et la stratification sociale. Or, cette prémisse, bien que séduisante par sa simplicité, est de plus en plus contestable à l’ère de l’automatisation et de l’intelligence artificielle.

Le véritable problème n’est pas le manque de ressources, mais leur distribution inégale et l’organisation sociale qui la perpétue. Prenons l’exemple de l’énergie. Les énergies renouvelables, comme le solaire ou l’éolien, offrent un potentiel quasi illimité. Pourtant, l’investissement massif dans les énergies fossiles, malgré leur impact environnemental désastreux, continue de prévaloir. Pourquoi ? Parce que le pétrole et le gaz, par leur nature même, permettent un contrôle centralisé et une rente considérable pour une poignée d’acteurs.

De même, l’agriculture intensive, bien qu’elle génère des rendements élevés à court terme, épuise les sols et détruit la biodiversité. Une agriculture plus durable, axée sur la permaculture et l’agroécologie, pourrait nourrir la planète tout en préservant les écosystèmes. Mais cela impliquerait une décentralisation de la production alimentaire et une perte de pouvoir pour les grandes entreprises agroalimentaires.

Au cœur de ce mécanisme se trouve un concept clé : l’obsolescence programmée. Il s’agit d’une stratégie industrielle qui consiste à concevoir des produits avec une durée de vie limitée, incitant ainsi les consommateurs à les remplacer fréquemment. Des ampoules qui grillent plus vite qu’elles ne le devraient aux smartphones qui ralentissent artificiellement au bout de quelques années, l’obsolescence programmée est une arme puissante pour stimuler la consommation et maintenir la croissance économique, même au prix du gaspillage et de la pollution.

Mais la rareté ne se limite pas aux biens matériels. Elle s’étend également à l’information et à la culture. Les droits d’auteur et les brevets, bien qu’ils soient censés encourager l’innovation, peuvent aussi servir à monopoliser la connaissance et à empêcher son libre partage. Des médicaments vitaux vendus à des prix exorbitants aux logiciels propriétaires qui verrouillent l’accès à la technologie, la propriété intellectuelle est souvent utilisée pour créer une rareté artificielle et générer des profits exorbitants.

L’alternative ? Un changement de paradigme radical. Il ne s’agit pas simplement de redistribuer la richesse existante, mais de repenser fondamentalement notre façon de produire, de consommer et de partager. Cela implique de favoriser l’économie circulaire, le logiciel libre, les communs, et d’adopter une approche plus holistique et durable de l’innovation. Cela nécessite de questionner les dogmes de la croissance infinie et de la compétition effrénée, et d’embrasser une vision du monde où l’abondance est non seulement possible, mais aussi souhaitable. Il est temps de percer le mirage de la rareté et de construire un avenir où les besoins de tous sont satisfaits, sans compromettre l’avenir de la planète. La subversion commence par la remise en question des évidences.

Cet article a été fait a partir de ces articles:

https://news.google.com/rss/articles/CBMiqgFBVV95cUxQaEMwbDRoZkxEeWFQZ1ZyY1NZc3BrRjNRcjFBYjkwc0hIdm5qbVY3dG9leHpva2hhbkhRZFBWYm5CU2ZVMmRBeEZmTGRFRmhTRElRS2E5SEpBdnUwZTQyUGdTWlFmYi1UNjhuT2pmWjl1NkE4Ym5TMUhYX29JUl9uWGo4dGVDR2lZeGVYaTBpRFhhQ29UWEJUTV80NGtrT0Zad2RwWHg4UDUzQQ?oc=5, https://news.google.com/rss/articles/CBMid0FVX3lxTFBtRlJPdU5LYXVDb1BuVTFjc1U3Q3RCeHp3M1o3MTlkZzVzTThNREM5NU9raHlUcHNzRU5TZjgyRkJLTkhkRy0zQkxvWjNQUk05T3lmcGREOXhNRDh5dVB6WjZSWndRMENqU1lSaTctMVlGS1gwamVJ?oc=5, https://news.google.com/rss/articles/CBMi4wFBVV95cUxOREFkQ0ZUSHpjSW5qZ19IWGxTa1Rlck5KT08xOU9COGNtREFPRERDT0ZLZDMzRmpDajd0WVZSQWFDRjdEWExwZ19GVnVHS1RFVFNHM0lBckg5a3NKMUFiMklqOUVRTkNKbVZLWU9rMHFVampBcUgyN0RUQWZ3c0Q2V3BReUFJVENmeVBLMDhVWF9ZSC0xM3lJY2cyZWdIT21YbkFCQmFPVE9HYktRVXlyYXM1Z1FXT2pwTm8xYlJpWTRKUXNaQXlqQldpM1ljMDFCdXhOTmlGUm9uekZnZGJ3QlY4dw?oc=5, https://news.google.com/rss/articles/CBMi6gFBVV95cUxNcTVIWFFjcGlzY3VJWFFRay1lNE53clQxUVd5S210Zk9SYVJJRTE4NlBzRFNjZERzLUs3Sy1fb3pDZXYxdTNqRVdfMi13RXZldndKNUhVOXB3YjJMYUcyWG9yM04zY1c0MHZZdFZ4ZmhUeFFqcC1Ra3FrbklDOGVDOW5EcURRdmJUMFllUWc0NUZTbmFHMUd6aENRVmU0ZEhHS2wwZjUxeGM3Qk9mY0ZPV0sxS21tN0JudjN1ZUhEemtiMF9oSHdiOVV3bmo1aG9kVGRtRGR1a05RTlh0bDd2SkpzT1FsT0k2a3c?oc=5, https://news.google.com/rss/articles/CBMibkFVX3lxTE5lTmJRS21iQ2JaOUtaRXJyUTI5ZHNQQ1dZU1I3NnhfaU9xV3QtU1BtRmw0bUVoSXZhMWhpVVN3WTdjZm5hX2JvYi1uSVpyWkoxa0lwM0FVcmJpUHR6WGQwTEthX0ljRUUxWnNuUmt3?oc=5