L’Océan s’Assombrit: La Zone de Lumière Vitale Se Rétrécit, Condamnant la Vie Marine à un Entassement Inédit
L’océan, cette immense étendue d’eau salée, est bien plus qu’un simple décor. C’est le poumon de notre planète, le berceau de la vie et le garde-manger de milliards d’individus. Pourtant, un changement insidieux se produit, un phénomène discret mais aux conséquences potentiellement dévastatrices : la zone photique, cette couche superficielle illuminée par le soleil où la photosynthèse est possible et où la majorité de la vie marine se concentre, est en train de rétrécir.
Une récente étude, publiée dans la revue Global Change Biology, révèle que durant les deux dernières décennies, la lumière pénètre moins profondément dans environ un cinquième des océans du monde. Imaginez une région dont la superficie équivaut à l’Amérique du Nord, où la limite de la zone photique se situe désormais à au moins 50 mètres de moins qu’en 2003. Ces conclusions, basées sur l’analyse de données satellitaires de la NASA et de modèles informatiques traduisant la couleur de surface en clarté de l’eau, sonnent comme un avertissement.
La zone photique, serre de l’océan : La zone photique est une zone qui s’étend de la surface de l’eau jusqu’à la profondeur où la lumière du soleil peut encore pénétrer suffisamment pour permettre la photosynthèse. Elle est essentielle car elle abrite le phytoplancton, ces micro-organismes végétaux qui, par la photosynthèse, produisent près de la moitié de l’oxygène que nous respirons et absorbent une quantité significative de dioxyde de carbone (CO2), contribuant ainsi à atténuer le changement climatique. De plus, le phytoplancton est la base de la chaîne alimentaire marine, nourrissant le zooplancton, qui à son tour est consommé par les poissons, les mammifères marins et les oiseaux de mer.
Or, lorsque cette « serre » se referme, la quantité d’eau suffisamment éclairée pour permettre la croissance des plantes diminue. Les poissons sont contraints de se concentrer près de la surface, se retrouvant en compétition dans un espace réduit. Cette compression de l’habitat peut pousser les populations vers des eaux plus froides ou plus profondes, obligeant les bateaux de pêche à consommer davantage de carburant pour des prises réduites.
L’étude révèle que près de 90% des espèces marines vivent dans cette zone photique, qui s’est réduite de 50 mètres ou plus sur une superficie estimée à 32 millions de kilomètres carrés. Dans certaines zones, le recul dépasse même les 100 mètres, affectant 3 millions de kilomètres carrés. Bien qu’une partie de l’océan soit devenue plus claire, le bilan global penche vers un assombrissement.
Les causes de ce phénomène sont multiples. Près des côtes, les eaux sont polluées par les sols, les engrais et les matières organiques provenant des terres, favorisant la prolifération d’algues qui bloquent la lumière. Au large, le réchauffement des couches superficielles et les modifications des courants marins altèrent la croissance et la circulation des algues et des substances colorées dissoutes. Les baisses de clarté les plus importantes ont été observées au niveau du Gulf Stream (un courant océanique chaud et puissant qui prend sa source dans le golfe du Mexique) et dans les eaux polaires, déjà fortement impactées par le changement climatique.
Il est crucial de comprendre que les animaux marins ajustent leurs mouvements quotidiens en fonction des variations de la lumière. La contraction de la zone photique perturbe ces cycles, avec des conséquences imprévisibles sur l’écosystème marin. Le temps presse et la nécessité d’agir est urgente. Il faut réduire les émissions de gaz à effet de serre pour limiter le réchauffement climatique et mettre en œuvre des mesures de protection côtières pour réduire la pollution des eaux. Il est également impératif de surveiller en permanence la clarté de l’océan, afin de détecter rapidement les changements et d’anticiper leurs conséquences. Ignorer ce problème, c’est fermer les yeux sur une crise qui menace la santé de notre planète et la survie de nombreuses espèces. Ce serait attendre que le « seuil de douleur » économique nous force à agir, alors qu’il serait peut-être trop tard.
Cet article a été fait a partir de ces articles:
https://www.zmescience.com/science/oceanography/a-massive-part-of-the-ocean-is-getting-darker-and-its-already-impacting-sea-life/, https://www.zmescience.com/science/news-science/this-shape-shifting-parasite-eats-human-cells-and-wears-their-proteins-as-a-disguise/, https://www.zmescience.com/science/news-science/can-you-upload-a-human-mind-into-a-computer-heres-what-a-neuroscientist-has-to-say-about-it/, https://www.zmescience.com/science/news-science/galaxy-collision-stephans-quintet/, https://www.zmescience.com/science/archaeology/whale-bone-tools-paleolithic/
Laisser un commentaire