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Météores, Modèles Réduits et Budgets Sabotés : Le Ciel et la Terre en 2025, une Perspective Impertinente

L’année 2025 s’annonce riche en événements célestes, notamment avec le retour attendu des pluies de météores. Pour l’astronome en herbe, rien de tel que d’observer ces ‘étoiles filantes’ pour se connecter à l’univers. Ces phénomènes, résultant du passage de la Terre à travers des nuages de débris laissés par des comètes, offrent un spectacle accessible à tous, sans besoin d’équipement coûteux. Oubliez jumelles et télescopes : vos yeux, un ciel noir dénué de pollution lumineuse et de clarté lunaire, et un peu de patience suffisent. La première salve débutera avec les Lyrides, culminant dans la nuit du 21 au 22 avril. Puis suivront les Êta Aquarides, pointant leur nez dès le 19 avril et atteignant leur apogée début mai. Ces deux événements ne sont que le prélude à une année constellée de neuf pluies d’étoiles, un calendrier céleste à cocher absolument.

Mais, avant de vous laisser emporter par l’ivresse cosmique, permettez-moi une digression, une plongée grinçante dans les abysses de la recherche en intelligence artificielle. Car, pendant que vous scrutez le ciel, d’autres scrutent les modèles de langage, ces outils numériques qui prétendent imiter notre propre capacité à manipuler le langage. Les modèles massifs, ces Léviathans numériques gorgés de centaines de milliards de paramètres (ces ’boutons’ ajustables qui orchestrent les connexions entre les données), règnent en maîtres. OpenAI, Meta, DeepSeek : tous s’émerveillent devant la puissance de ces mastodontes, capables de déceler des schémas et des connexions avec une précision déconcertante. Mais cette puissance a un prix. Un prix exorbitant. La formation de ces monstres requiert des ressources computationnelles colossales. Google aurait ainsi déboursé 191 millions de dollars pour son modèle Gemini 1.0 Ultra ! Pire, leur fonctionnement engloutit une quantité d’énergie ahurissante. Une simple requête à ChatGPT consommerait dix fois plus d’énergie qu’une recherche Google classique. Face à cette gabegie, une poignée de chercheurs rebelles ose penser petit. IBM, Google, Microsoft, OpenAI : tous ont récemment présenté des modèles réduits (SLMs), des nains numériques n’utilisant que quelques milliards de paramètres. Ces SLMs ne rivalisent pas avec leurs aînés sur le terrain généraliste. Ils excellent en revanche dans des tâches spécifiques, comme la synthèse de conversations, l’assistance aux patients via des chatbots médicaux, ou la collecte de données dans des objets connectés. Selon Zico Kolter, informaticien à Carnegie Mellon University, un modèle de 8 milliards de paramètres peut s’avérer parfaitement adapté à de nombreuses applications. De plus, ces modèles peuvent fonctionner sur un simple ordinateur portable ou un téléphone portable, sans nécessiter la puissance d’un data center. Pour optimiser leur apprentissage, ces chercheurs rusés recourent à des astuces. Le ‘knowledge distillation’, par exemple, consiste à utiliser les modèles massifs pour générer des ensembles de données de haute qualité, qui serviront ensuite à entraîner les modèles réduits. Une autre approche consiste à ‘élaguer’ les modèles massifs, en supprimant les parties inutiles ou inefficaces, une technique inspirée par le fonctionnement du cerveau humain.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Car, en 2025, les budgets sont sabrés. La Maison Blanche de Trump prévoit une coupe de 20 % du budget de la NASA, soit 5 milliards de dollars. Le pire ? Cette saignée s’abat principalement sur la Direction des missions scientifiques, responsable de l’exploration planétaire, de l’étude de la Terre, de la recherche astrophysique… Un coup de massue de près de 50 %. Des projets phares sont sacrifiés sur l’autel de l’austérité. Le télescope spatial Nancy Grace Roman, pourtant en phase finale d’assemblage, est relégué aux oubliettes. Le retour d’échantillons martiens est annulé. La mission DAVINCI vers Vénus est abandonnée. Le Goddard Space Flight Center, bastion de la recherche spatiale aux États-Unis, est menacé de fermeture. Une véritable ‘extinction de masse’ pour la science, selon certains experts. Face à cette hécatombe, certains élus montent au créneau. Le représentant George Whitesides dénonce une décision qui ‘décimerait le leadership américain dans l’espace et causerait des dommages considérables aux centres de la NASA à travers le pays’. Reste à savoir si ces protestations suffiront à enrayer la machine infernale.

Alors, en 2025, quel ciel nous attend ? Un ciel constellé de météores, certes, mais aussi un ciel assombri par les coupes budgétaires et les choix politiques. Un ciel où les petits modèles de langage, agiles et frugaux, tentent de rivaliser avec les géants énergivores. Un ciel où la science, plus que jamais, doit lutter pour sa survie. Mais, que cela ne vous empêche pas de lever les yeux vers les étoiles. Car, comme le disait Hubert Reeves, ‘voilà le ciel que nous avons à partager’.

Cet article a été fait a partir de ces articles:

https://www.wired.com/story/watch-meteor-showers-2025-shooting-stars-ursids-geminids-leonids-orionids-perseids-southern-delta-aquariids-lyrids-quadrantids/, https://www.wired.com/story/why-researchers-are-turning-to-small-language-models/, https://www.wired.com/story/proposed-nasa-budget-cuts-would-decimate-american-leadership-in-space/, https://www.wired.com/story/the-rio-grande-valley-was-once-covered-in-forest-one-man-is-trying-to-bring-it-back/, https://www.wired.com/story/why-the-government-should-support-useless-science/

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