Révolution Végétarienne : Finis les Clichés, Place à la Rébellion et à l’Ambition !
Le végétarisme, loin d’être une simple lubie écolo-bobo, est en train de devenir une déclaration culturelle subversive. Oubliez l’image éculée du végétarien gentil, pacifique et parfois un peu agaçant. Une nouvelle étude, audacieuse et dérangeante, vient dynamiter ce cliché, révélant un profil bien plus complexe et… surprenant.
Selon cette recherche, les végétariens seraient en réalité plus rebelles que leurs homologues omnivores. Et ce n’est pas tout. Dans une analyse d’envergure menée sur plus de 3 800 personnes aux États-Unis et en Pologne, le psychologue John B. Nezlek a constaté que les végétariens accordent moins d’importance aux valeurs traditionnelles, à la conformité et même à la bienveillance, contrairement à ce que l’on pourrait attendre. Le plus déroutant ? Ils obtiennent des scores plus élevés sur des valeurs comme la réussite, la stimulation et… le pouvoir. Oui, le pouvoir.
Pour bien comprendre l’ampleur de ce changement de paradigme, il faut savoir que plus de 1,5 milliard de personnes dans le monde sont végétariennes, soit environ 22 % de la population mondiale. Les raisons de ce choix sont multiples. Certaines sont religieuses, comme l’ahimsa (non-violence envers tous les êtres vivants) prônée par l’hindouisme, le jaïnisme et le bouddhisme en Inde. D’autres sont liées à la santé, à l’environnement, à l’éthique animale ou simplement aux préférences gustatives. Sans oublier les facteurs économiques qui, dans certaines régions, rendent les régimes à base de plantes plus accessibles.
L’étude de Nezlek, publiée dans PLOS ONE en mai 2025, s’est penchée sur les valeurs humaines fondamentales à travers le prisme de l’alimentation. Pour ce faire, il a utilisé le Schwartz’s Portrait Values Questionnaire, un outil psychologique reconnu qui permet de mesurer ce qui compte réellement pour les individus. Les participants ont été invités à indiquer leur régime alimentaire (végétalien, végétarien, omnivore…) et à évaluer leur degré d’accord avec des affirmations comme « Il aime faire les choses à sa manière » ou « Il est important pour elle d’être riche. Elle veut avoir beaucoup d’argent. »
Les résultats ont été clairs et, dans certains cas, contre-intuitifs. Globalement, les végétariens ont obtenu des scores inférieurs aux non-végétariens sur les valeurs de Sécurité, Tradition et Conformité. En d’autres termes, ils sont moins enclins à jouer la carte de la prudence et à respecter les conventions. Jusque-là, rien de très étonnant. Mais ce qui a véritablement surpris, c’est que les végétariens étaient plus susceptibles de valoriser la Stimulation, la Réussite et le Pouvoir. En clair, ils sont plus enclins à relever des défis, à vouloir réussir et même à rechercher le contrôle ou l’influence.
Cela signifie-t-il que les végétariens sont des brutes égoïstes prêtes à tout pour arriver à leurs fins ? Pas nécessairement. Il faut replacer ces résultats dans leur contexte. Dans nos sociétés occidentales, la consommation de viande reste la norme. Devenir végétarien, c’est donc faire un choix audacieux qui va à contre-courant. C’est, en quelque sorte, une forme de rébellion contre la culture dominante. Les végétariens sont, ni plus ni moins, un groupe minoritaire. Et comme tout groupe minoritaire qui s’oppose à l’ordre établi, ils ont tendance à défendre des valeurs qui reflètent ce choix. Ils ne se contentent pas d’éviter la viande, ils remettent en question les attentes.
Certes, des recherches antérieures – et les idées reçues – laissaient entendre que les végétariens étaient plus bienveillants et plus soucieux du bien commun. Mais cette étude révèle le contraire. Dans les trois enquêtes, les végétariens ont accordé moins d’importance à la Bienveillance que les non-végétariens. Cela ne veut pas dire que ce sont des monstres d’insensibilité, mais cela remet en question l’idée qu’ils seraient intrinsèquement plus altruistes. Leurs motivations semblent davantage axées sur la réussite personnelle, mettant en avant le développement personnel.
Même la préoccupation environnementale – souvent invoquée pour justifier l’abandon de la viande – n’était pas systématiquement plus forte chez les végétariens en Pologne. Seul l’échantillon américain présentait une augmentation significative des valeurs environnementales. Comment interpréter ces résultats ? C’est là qu’intervient la théorie des valeurs de Schwartz, un cadre psychologique qui identifie dix valeurs humaines universelles, organisées en fonction de leurs objectifs motivationnels et permettant d’expliquer comment les valeurs personnelles guident le comportement. Ce modèle classe les valeurs humaines en dix catégories – comme l’Universalisme (le souci de la nature et de l’humanité), l’Autonomie (l’indépendance) et le Pouvoir (l’influence et le contrôle). Ces traits ne sont pas uniformément répartis au sein de l’humanité. Les chercheurs examinent donc les tendances et tentent de dresser un tableau général des relations entre ces traits.
A la lumière de cette étude, le végétarisme ne doit plus être considéré comme une posture naïve ou altruiste. Il s’agit souvent d’un acte de défiance délibéré et autodirigé. Et c’est là que l’étude devient vraiment intéressante : elle entre en conflit avec les stéréotypes de genre. Les recherches montrent que les femmes sont plus susceptibles que les hommes de devenir végétariennes. Or, les femmes, selon des décennies d’études psychologiques, ont également tendance à obtenir des scores plus élevés sur des traits comme l’agréabilité et la conformité. Mais les femmes végétariennes ne correspondent pas au moule de la « gentille fille ».
Bien sûr, tous les résultats ne sont pas uniformes d’un pays à l’autre. Aux États-Unis, les végétariens étaient plus susceptibles d’obtenir des scores élevés en matière d’universalisme (le souci des autres et de l’environnement). En Pologne, c’est moins le cas. Cela pourrait s’expliquer par des différences culturelles. En Pologne, où le végétarisme est peut-être encore plus marginal, le fait de renoncer à la viande pourrait nécessiter un état d’esprit particulièrement indépendant. Aux États-Unis, où les régimes à base de plantes sont un peu plus répandus, cet écart en matière d’autonomie pourrait s’estomper.
Ces différences soulèvent une question importante pour les recherches futures : les valeurs végétariennes sont-elles façonnées par la culture nationale, ou sont-elles universelles ? En fin de compte, cette étude ne nous dit pas tout sur le végétarisme. Elle offre un aperçu de ce que sont les végétariens, de ce qu’ils valorisent dans l’ensemble. Cela ne veut pas dire qu’ils sont tous pareils, ou qu’il s’agit d’un choix culturel pour tout le monde. Il y a, sans aucun doute, beaucoup de gens qui sont végétariens pour des raisons purement altruistes. Pourquoi s’intéresser à une étude psychologique sur les végétariens ? Parce que les valeurs déterminent le comportement. Et les choix alimentaires, autrefois considérés comme privés, sont de plus en plus publics, politiques et polarisants. Opter pour un steak de tofu demande du cran et une bonne dose de volonté de contrarier l’ordre établi. Et si c’est bon pour la planète, tant mieux.
Cet article a été fait a partir de ces articles:
https://www.zmescience.com/science/psychology-science/vegetarians-psychology-values-study/, https://www.zmescience.com/ecology/animals-ecology/frog-saunas-offer-a-steamy-lifeline-against-a-deadly-amphibian-pandemic/, https://www.zmescience.com/space/most-powerful-cosmic-event-since-big-bang/, https://www.zmescience.com/science/news-science/robot-rubik-cube-record/, https://www.zmescience.com/science/archaeology/bromswell-bucket-sutton-hoo/
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